Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Une histoire d'Elles...
26 janvier 2014

"12 years a slave"

Hier soir, j'ai donc été voir le film : "12 years a slave". J'étais intriguée par le titre et la bande annonce ne me parlait pourtant pas plus que cela. Ce que je trouve intéressant car, à une époque, rien que le titre du film m'aurait donné des frissons sans trop savoir ce qu'ils signifiaient. Certaines scènes m'auraient intriguée de par leur composition ou la présence d'objets tel que le fouet. Plus maintenant. Cela doit avoir affaire avec la confusion et la méconnaissance de mes envies à l'époque. Désormais je vois une différence nette et tranchée entre une histoire telle que celle-là et mes envies. Je ne sais pas si ma réflexion est cohérente ou bien exprimée...

Ma soumise, il me semble en lisant ce premier paragraphe que tu exprimes justement que tu fais la différence, bien qu'ayant en parallèle des associations ( fouet etc... )
La bande annonce ne m'attire pas plus que celà, je l'ai vue il y a quelques jours. Si ce n'est cette phrase clé sur laquelle semble reposer beaucoup de choses.

'' Un homme a le droit de disposer de sa propriété " Voilà une phrase qui m'a marquée parce qu'elle me ramène à beaucoup de choses, sensations, images, souvenirs.

Le film parle de ces hommes noirs kidnappés dans le Nord des Etats-Unis pour être revendus dans le Sud du temps où l'esclavage était toujours en vigueur dans les états du Sud. Plus précisemment, c'est l'histoire (vraie) d'un de ces hommes.
C'est un beau film mais je n'arrive pas à définir si je l'aime bien ou non.

Est ce qu'avec le recul de quelques jours tu réussis à trancher ton avis?

Il fait partie de ces longs-métrages qui créent des sortes de sentiments que je ne comprends pas ni ne peux nommer. De curieux mélanges selon les scènes. L'absence de musique et les "lenteurs" font ressortir la violence, l'insupportable, la cruauté... mais aussi l'absurde. Beaucoup sont sortis de la salle de cinéma pendant la projection. J'en ai été surprise au départ, ayant déjà vu des films plus crus. Mais le mélange des émotions ici choquent davantage je suppose.

Je te dirai si je ressens cette notion de l'absurde.
Pour mémoire :
" ABSURDE : L'absurde est un décalage entre l'attente de l'homme et l'expérience qu'il fait du monde, dans quelque domaine de l'activité humaine qu'il s'exprime. Il résulte donc de la contradiction d'un système par le fait. "
Pour en revenir à la perception du silence et de son importance en comparaison d'une musique bien choisie, c 'est quelque chose qui m'a toujours plus touchée. La perception des émotions visuelles est augmentée. C'est une manière de raconter en plus, ou en complémentarité que le silence.

J'ai été marquée en particulier par une scène où l'on voit le personnage principal presque pendu, qui ne se retient que par la pointe de ses pieds pour ne pas mourir. Un autre, blanc, a voulu le tuer mais le responsable des esclaves l'en a empêché.


Un pendu?

Ha... je ne vais pas aimer cette scène du tout. Merci de m'avoir prévenue. Ca sera peut être la scène de trop pour moi.

Il reste ainsi presque pendu pendant des heures. Derrière lui, la propriété continue de vivre comme si de rien était. On le voit sous tous les angles ainsi que la vie qui continue pendant ce temps : on observe le coucher de soleil, les enfants qui jouent, les femmes qui étendent le linge, le responsable ou la femme du maître qui le surveille depuis le porche... Et à la nuit tombée, le maître arrivant au galop sur son destrier, épée à la main tel le Sauveur, pour trancher la corde qui étrangle injustement sa propriété. C'est certainement le geste qui m'a le plus "choquée", bien que ce ne soit le terme exact. Certainement parce qu'il paraît surjoué, mis en scène et pourtant contenant une certaine vérité. C'est ce qui le rend absurde je suppose. Cette fausseté vraie. Ce jeu réel. Le jeu des autres qui regardent sans agir, qui attendent comme si tout était normal.

Le temps fait toujours son oeuvre... Sans parler d'esclavage... il en était de même dans certaines parties de l'histoire pour les gens qu'on pendait en place publique. Jusqu'à ce qu'ils meurent... Les gens étaient même friands de cette mise à mort particulière...Ils attendaient la mise en hauteur et puis ils vaquaient à leurs occupations. Ce n'est donc rien de nouveau.
Cela fait longtemps que je sais que si Pascal disait de l'Homme " qu'il est un roseau pensant mais le plus faible de la nature " c'est en lisant Primo LEVI  dans son livre " Si c'est un homme " que j'ai compris résolument toute la nature monstrueuse que peut AUSSI avoir un être humain ...
L'homme n'est pas qu'un animal. Il est aussi souvent un monstre.

C'est aussi la première fois dans ce genre de film "historique", que j'ai l'impression de voir un "maître" protéger son esclave, non parce qu'il l'aime bien ou qu'il le considère en tant qu'individu, mais parce qu'il s'agit de sa propriété. Ce réalisateur est assez fort je pense.

Là, ton esprit fusionne...
Dans notre sphère, c'est le rôle premier du Dominant, de la Dominante que de protéger celui ou celle qui lui appartient. Mais ca, tu le sais, nous en avons beaucoup parlé...
Baiser tendre ma Propriété.
Sourire.

Ah et l'appartition de Brad Pitt était assez amusante : non pas par son contenu mais pour le personnage qu'il incarne et la relation que l'on peut faire avec son rôle dans la création de ce film : il en est le (ou un des) producteur(s).

12-years-a-slave

Ma réflexion à partir de ce film concernant l'esclave m'a fait songer à un sujet que j'avais posté un jour sur un forum. C'était quelque chose comme : est-ce que la soumission se prend ou se donne ?

Est ce que la soumission se prend ou se donne?

J'y répondrais dans un post à part un de ces quatre. C'est une très bonne question...Pas certaine que beaucoup de personnes de notre milieu se la posent!!!

Je me disais aussi que ce mot portant la soumission devait avoir un signifiant et plusieurs signifiés. Un signifié qui expliquerait ses atrocités d'un certain temps et toujours actuelles en fait bien que davantage maquillées. Un autre pour expliquer le plaisir que l'on peut en tirer dans le contexte bdsm par exemple. Pourtant, en y réfléchissant, le signifiant et signifié restent le même. La définition des mots "esclave" et "maître" est toujours la même peu importe le contexte. C'est le référent qui change et celui-ci varie avec la nature humaine.

Dans la vie, tout est très souvent question de " FOCAL " ...ce mot étant ici synonyme de " angle de vue "

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Une histoire d'Elles...
  • L'histoire d'une rencontre. Celle d'une jeune femme qui rêvait de contraintes et de soumission... et de celle qu'elle a choisi d'appeler Maitresse. L'une en violet, l'Autre en bleu, elles notent leurs explorations et belles découvertes.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité