Soirée C et C - partie II -

La soirée était calme.
Mon amie se prenait des gifles régulièrement. Je sais que tu as du mal avec ce geste là, mais saches que pour elle c'est un bonheur, une source d'excitation profonde. Il n y a qu'à voir ses yeux dans ces moments là. Ils ressemblent fort aux tiens lorsque je te taquine sur certains points.

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J'ai cherché l'un des fauteuils. Je savais que je t'immobiliserai dessus. Comment ...cela ne se dessinait pas encore dans ma tête, mais cela vient chez moi au fur et à mesure. Naturellement. Simplement. Il n'est alors qu'une mise en place d'évidences de faire passer les cordes à tel endroit plutot qu'un autre.
Tout est limpide dans mes gestes. Parfois je me recule et j'observe. Et je me rapproche de toi. Le travail peut continuer.

J'ai débuté par les mains. Je pourrai donner des noms japonais mais je ne les maitrise pas, et ces noms m'ont toujours saoulée. Il n y a pas besoin d'apprendre des figures de bondage pour que cela soit beau, contraignant, immobilisant, torturant. Le phénomène de mode des ateliers de Cordes un peu partout, m'agace prodigieusement d'ailleurs, mais c'est là un autre sujet. En fait, ce ne sont pas tant les ateliers d'initiation...car après tout, je me dis que si des gens peuvent apprendre des rudiments et éviter des conneries, pourquoi pas... Mais c'est le côté pécunier associé à ces cours. J'ai l'impression que tout le monde cherche à gagner du pognon, arrondir ses fins de mois avec quelque chose qui est devenu ces 8 dernières années un véritable phénomène de mode: le BDSM.
Il n'y a qu'à regarder la moyenne d'âge qui a du perdre depuis 10 ou 15 ans...soupirs. Bref.

Je savais que je te voulais indécente. Exhibée.
Mise en lumière.
Offerte.

L'un des bras a été remonté près de la tête. Le poignet ramené par derrière. L'autre beaucoup plus bas. Totalement destructuré, moi qui aime tant les équilibres.

Passer et repasser les cordes. En-dessous. Au-dessus. Derrière. Revenir. C'est un peu comme un ballet sur ton corps. Les cordes dansent dans tes plis, tes coins, sur tes membres. J'aime.
Je sais ce que te font ces caresses particulières. Il n y a qu'à voir comment tu es excitée. Excitée et particulièrement calme dans ta tête.

Les seins pris. Comme dans un filet. J'aurais pu dessiner une araignée d'ailleurs. J'y penserai la prochaine fois...de faire de ton corps une toile d'araignée. J'acheterai une peluche ou une décoration d'Halloween que je fixerai dessus. Oh J'adore cette idée qui vient de me traverser l'esprit. Maitresse est en mode espiègle...sourire. Grand sourire mutin. Et puis je sais que celà ne peut que plaire à Daiji.Je t'assois sur le siège. Les mouvements qui arrivent sont durs à tenir. Ils demandent de ta part une bonne part de respiration maitrisée. Que ton corps soit tout calme et pas sautillant. De toute façon, vue la posture...ce serait compliqué. Mais voilà.
Je ramène les jambes totalement vers. Les plie. Tu as l'air d'un pantin sans vie. Qu'on articule à sa guise et désarticule tout autant. Avec la même simplicité.
Tes yeux m'observent tant qu'ils le peuvent. Tu te déconnectes doucement de l'environnement. Je le sais car je te connais " presque comme si je t'avais faite " . Depuis plus d'un an, c'est ce qui se passe. Je t'articule, je te restructure, je te remets sur pied, dans ta tête et ton corps. Je te construis. Je prends les morceaux de toi, et leur donne un sens, ils peuvent prendre vie sans crainte. Car il ne peut rien se passer que tu ne veuilles pas sous mon aile. Tu le sais.

" Ouvre la bouche "
L'ordre est simple.
Clair.
Tranchant.
Clinique.
Certains diraient " froids "

Je tourne autour de toi comme un prédateur autour de ta proie...les cordes se meuvent en baillon improvisé. Un tour. Deux tours. Trois tours. Te voir déglutir parce que tu ne t'y attendais pas m'excite.
Tes yeux aussi. Ils sont tellement expressifs.
La position est inconfortable.
Très. Je le sais. Mais j'aime parfois ce type d'inconfort là où, par ailleurs, je veille particulièrement à ce que tu sois bien. Que tout aille bien.

Le dernier noeud est fixé. Derrière ton bras. Discrètement.

Je peux m'assoir.
L'oeuvre est obscène.

Les gens te regardent.
La jeune femme, celle qui ne sourit pas... dit à son "maitre" : " Oh c'est beau ".
Il la reprend " non. Elle est belle "

Il a tout dit.