Joyeux Anniversaire Acte III

Ton regard s'est encore brouillé. Mais j'ai fortement ressenti ton soulagement. Ton soupir en a dit long...
Je passais mes ongles sur tes poils dont les pores étaient excités tant tu avais la chair de poule. Je connais ces chocs.
Il ne faisait pas froid du tout dans la pièce, mais le choc , la peur, l'angoisse, t'a rendue frileuse...

" Je suis désolée Maitresse "
" Ce n'est rien ma chérie "

Oui ce n'est rien car je souhaitais ce moment là...que tu exploses...et que toute la peur puisse ressortir.
D'un seul coup.
Je voulais aussi que tu visualises comment se passerait le moment où je te percerai la chair. Peut être ta petite lèvre qui dépasse, et tire la langue. Je ne sais pas encore... Peut être juste un bijou éphémère d'une journée. Le plaisir de te transpercer...la douleur est un peu plus vive que le petit pic pic mais si peu, plus... Que tu vois aussi que cela ne déforme rien de toi...puisque c'est là une de tes peurs étranges... Oui je sais, tu as été traumatisée par le Poulpe....Rire Mais quand même. Ca c'est juste méga méga too much et moche. Ca n'a plus de sens de transformer à ce point sa soumise en fée multiclochette qu'on en dirait une vache laitière du Jura avec sa cloche autour du cou...ou en sapin de Noel, même si on entre clairement dans cette période de l'année.

Je disais donc, le plaisir de te transpercer, et toute la symbolique attachée...entre autre de celle de dire " je L'ai dans la peau "...sourire doux et protecteur.

Chez moi les choses, ont un sens. Toujours.

A présent l'oeuvre pouvait prendre forme...

Je me suis reculée, et j'ai cherché ce que j'avais posé sur la table...que tu vois.

" Maintenant je peux raliser ce qui était prévu dès le départ..."
Sur le coup, tu n'as pas compris, encore sans doute dans un ailleurs...où tu revenais vers moi, tranquillement...

Je t'ai ordonné de t'assoir sur le bord du siège...et j'ai débuté mon oeuvre...

Nous avions tenté ( c est d'ailleurs ce qui est pour l'instant en bannière sur notre blog ) une inscription temporaire sur ton dos, t'en souvient il? Je connais ton amour des mots, et tu connais le mien...Avec toute le côté artistique, être ou plutôt devenir un simple bout de papier, une toile, etc...
Faire de toi une oeuvre d'art...Un peu comme dans Clara ou la Pénombre, ce livre que je t'ai offert et que tu as mis presqu'un an à lire ( inadmissible au demeurant..........et je le pense vraiment. )

J'ai débuté par le " D "...  avec un crayon kohl " qui tient bien " noir. Gras. Le noir se détache naturellement sur ta peau. C est fluide, léger, facile à appliquer et écrire. Pour peu, ça m'oterait presque une bonne partie de mon plaisir de m'adonner à la tâche d'écriture sur ton corps!!!
Le trait ne s'effiloche bien, l'esthéticienne m'a très bien aiguillée.
J'ai choisi cette fois ci le recto, juste au dessus de ta poitrine. Plusieurs couleurs aussi...j'avais pris soin d'acheter du noir, du rouge vif, du violet, du bleu, du gris...Finalement, naturellement sans réllement savoir pourquoi, je choisis un motif de peau simplement bicolore.

NOIR
VIOLET.

Les lettres se dessinent une à une. Lentement. Mais sûrement.
Ton souffle est calme. Tu es curieuse. Tu ne bouges pas.
Pas bouger les objets d'abord! Nan mais oh!!!

Le noir est fini. Ton nom de soumise...
A présent, moduler le noir avec le violet. Délicatement, sans gâcher.
J'avais surtout peur de celà.
Gâcher.
Quelques applications, en pointillés, quelques retours de lettres.
Et décidé que c'est fini.

Fini.

Cela veut dire, oeuvre achevée.
Je me recule.
Je te regarde.
Tu ne bouges pa.
Tu me regardes.
Je souris.

Nous communiquons beaucoup par le regard. Je le sais.

Prendre en photo.
On photographie ce qui est beau dans un musée lorsqu'il n'y a pas d'interdiction.
J'ai photographié mon objet.
Simple.
Parce que tu étais belle ainsi. Figée. Silencieuse.
Juste ton regard de souris qui irradiait à nouveau la pièce blanche.

Photo.
Une.
Deux.
Six.

Assise.
Debout.
Contre la porte.

Voilà le résultat...